La formation
Au Canada, quiconque peut se prétendre expert en la matière et offrir ses services. «âIl nâexiste aucune loi ou réglementation entourant lâéducation canine, déplore Nicole Fenwick, gestionnaire à la division Science et politique de la SPCA en Colombie-Britannique. Câest dâailleurs pourquoi nous avons développé AnimalKind, un programme dâagrément pour les entraîneurs.â» Quâune personne fasse partie de ce programme, quâelle soit membre dâorganisations comme la Canadian Association of Professional Pet Dog Trainers, le Regroupement québécois des intervenants en éducation canine ou De main de maître, ou encore quâelle ait suivi des formations certifiées par Association des techniciens en santé animale du Québec peut ainsi se révéler un gage de qualité des services offerts.
La méthode quâon aime
Avec le renforcement positif, on récompense et on encourage lâanimal pour ses bons coups plutôt que de le réprimander pour ses faux pas, quâil vaut mieux ignorer. Grâce à cette méthode préconisant la douceur, le chien est apte à changer ses comportements ou à en acquérir de nouveaux. Ce devrait être une partie de plaisir de vous rendre à ce rendez-vous. Pour vous comme pour votre chien.
Lâinacceptable
Experte en éducation canine chez De main de maître, Aryel Lafleur a souvent vu des clients sâen remettre à elle après avoir vécu de mauvaises expériences : «âDes gens qui se sont fait mordre durant des séances de dressage, et dâautres dont les chiens ont été impliqués dans des batailles avec dâautres animaux, ce nâest malheureusement pas rare.â» Les colliers étrangleurs, les coups et les cris donnent lâimpression de fonctionner parce quâils ont un effet immédiat sur le comportement du chien. «âPour un formateur pressé dâobtenir des résultats, il peut sâavérer tentant dâutiliser ces méthodes, avertie Helen Prinold, présidente de la Canadian Association of Professional Pet Dog Trainers. Or, elles sont susceptibles dâaggraver le problème en rendant lâanimal encore plus agressif.â»
Lâévolution
Un éducateur, peu importe son expérience, devrait toujours se tenir au fait des avancées. Les découvertes en matière dâéducation canine évoluent rapidement, nécessitant sans cesse des ajustements aux protocoles. Entraîneuse et fondatrice de lâécole de dressage DOGSmart à Vancouver, Alice Fisher se réjouit du travail de chercheurs comme Patricia McConnell ou Ian Dunbar qui ont fait dâimportantes découvertes concernant le fonctionnement du cerveau des animaux. «âLes nouvelles connaissances nous permettent de mieux les comprendre et de mieux communiquer avec eux. On sait par exemple maintenant que lâobtention de quelque chose dâagréable, comme de la nourriture, pour lâanimal est le meilleur prédicteur de la répétition dâun comportement.â»
En groupe ou en privé
Dans le cas dâun chien adulte qui réagit fortement à la présence des autres chiens, on préconise une approche à domicile. En groupe, il ne sera pas en mesure dâévoluer et ses problèmes ne se régleront pas. Par contre, une dynamique de groupe sera préférable pour un chiot à qui on veut simplement inculquer des principes dâobéissance de base. On veut le placer dans un contexte qui ressemble à la vraie vie, où il y aura des distractions et il aura à socialiser avec dâautres chiens et dâautres humains.
La bonne entente
La chose à faire lors du premier contact avec un intervenant consiste à lui poser des questions sur sa philosophie, son expérience et sa formation. En outre, le courant passe-t-il bien entre vous et votre interlocuteurâ? «âSi un éducateur doit être doué avec les animaux, il doit lâêtre encore davantage avec les humains, soutient Aryel Lafleur. Il faut surtout être capable de faire preuve de patience et de créativité afin de sâadapter aux besoins des maîtres.â» Si, après quelques séances, vous nâêtes pas à lâaise avec la façon de faire de lâentraîneur, si votre petite voix intérieure vous indique que vous faites fausse route : écoutez-la et repartez à la recherche de la perle rareâ!