À la découverte du canicross

Au coup de feu, des chiens jappent, des maîtres lancent des ordres et des cordes s’emmêlent. La foule s’excite, mais le chaos ne dure pas. Une fois sur le parcours, dans la forêt, le silence règne. Les chiens sont concentrés. Les humains aussi. C’est là que la complicité et l’entraide entre l’humain et l’animal sont à leur meilleur. Là que réside toute la magie de ce sport attelé.

La popularité du canicross est en montée au pays. Pour les débutants, il n’existe pas d’école. Mais les clubs, présents partout au pays, offrent des ateliers. Ce sont de bons endroits pour rencontrer des passionnés qui en connaissent un rayon sur le sujet.

« Ces ateliers sont souvent chapeautés par une fédération qui en assure la qualité, précise Marc-Antoine Pelege, conférencier et adepte de canicross. On y apprend notamment à diriger le chien, à lui donner des commandes et à s’entraîner avec d’autres bêtes pour s’habituer à se concentrer malgré le chaos.»

S’atteler à la tâche
Comme il s’agit d’un sport d’équipe, l’effort est partagé entre chien et maître. Ce n’est donc pas uniquement à Fido que revient la corvée de la traction. C’est pourquoi tous les chiens peuvent faire du canicross. Même des chiens aussi petits que des teckels ou des chihuahuas. Il faut toutefois garder en tête que la puissance de la traction dépend de la taille du chien. On voit donc plus souvent des lévriers, des braques, des labradors ou des huskys courir avec leur humain.

Pour s’équiper, il faut prévoir une centaine de dollars pour se procurer une ceinture pour l’humain, un harnais pour le chien et une corde élastique. On peut s’équiper en animalerie, mais pour éviter les blessures pour le chien, mieux vaut avoir un harnais sur mesure, comme en fabriquent certaines entreprises spécialisées, comme Nahak ou Akko Sports. « Un chien qui court avec un harnais mal ajusté, c’est comme un humain qui court avec des chaussures trop petites. », met en garde Marc-Antoine Pelege. On le choisit donc en fonction du poids du chien. Autre qualité d’un bon harnais de traction? Il doit être rembourré à la hauteur des épaules du chien.

À l’entraînement
Afin de protéger les articulations du chien, on ne doit pas l’initier au canicross avant l’âge de 14 mois. « On peut lui mettre un harnais à partir de six mois pour lui apprendre que ça existe, mais ça doit demeurer un jeu », précise Marc-Antoine Pelege. « On l’invite à tirer 50 à 100 mètres en traction légère, on le félicite et on s’arrête. »

Un entraînement typique ressemble à un entraînement de course à pied régulier. On peut faire des intervalles (par exemple, 10 fois 30 secondes à pleine puissance) pour s’exercer aux départs et aux arrêts. On peut aussi faire du volume (par exemple, 8 à 10 kilomètres de course sans arrêt, en respectant le rythme du chien), mais on doit également penser à pratiquer les ordres lancés au chien (aller à gauche, à droite ou devant, tirer moins fort, accélérer).

Éviter les blessures
Comme l’humain, le chien peut se blesser s’il dépasse ses capacités. Il est primordial de respecter le rythme du chien. Il ne faut pas attendre que la langue du chien pende sur le côté ou qu’une broue blanche se forme. « S’il décide qu’il en a assez, il ne tire plus, il regarde ailleurs, il se couche », explique Marc-Antoine Pelege. «En été et au printemps, on doit aussi être très prudent avec les coups de chaleur. On recommande de ne pas faire courir le chien au-delà de 15 degrés, et de s’assurer qu’il soit bien hydraté, peu importe la saison. »

Grâce aux structures mises en place par les associations, ce sport est de mieux en mieux encadré. Pour tout savoir sur les règlements et les courses officielles, consultez l’Association canadienne des sports canins attelés ou l’International Federation of Sleddog Sports.

Photo : Isabelle Maure
Couverture : Une fois sur le parcours, le silence règne ; les chiens sont concentrés et les humains aussi.